C'était l'esprit MANU
Les mardis de novembre, c’est Manu à la salle Latreille de Tulle !
Peuple et Culture a filmé les entretiens avec d’anciens employés de la manufacture d’armes de Tulle pour transmettre une partie de cette mémoire ouvrière tulliste. Au fil des rencontres et des témoignages se sont déployées six thématiques incontournables.
mardi 5 novembre - 20h30 : La Manu ascenseur social (80’)
Ou comment par l’excellence de son école d’apprentissage la Manu a formé, toutes générations confondues, des milliers d’Ouvriers d’État, de techniciens et d’ingénieurs aux différents métiers de l’industrie ; comment elle a permis à des jeunes gens issus de milieux très modestes de se former et de s’élever socialement et grâce à l’émergence de ces « ouvriers-paysans » de maintenir un paysage rural. En évoquant leur carrière, d’anciens salariés reviennent sur la formation initiale ou sur les formations professionnelles auxquelles ils ont eu accès.
mardi 12 novembre - 20h30 : Tous ensemble Les luttes, le militantisme,
les « révoqués » (66’)
Dans les années 1950, la Manu vit plusieurs épisodes très difficiles dont celui dit « des révoqués». 45 ouvriers, militants syndicaux engagés dans la lutte des droits des travailleurs sont licenciés. Plusieurs témoignages se suivent dans ce montage pour dire la dureté de ces événements et rappeler la mémoire de ces hommes et femmes. Parmi eux, Jeannot Eyrolles déporté le 9 juin 1944, revenu miraculeusement des camps de concentration, qui reprend le travail au « cul de sa machine » pour être rapidement révoqué pour faits de militantisme. Il sera réintégré en 1983. Les autres grandes luttes sont évoquées, celles de défense du statut, puis de l’emploi et enfin les luttes pour améliorer le contenu des plans dits « sociaux ».
mardi 19 novembre - 20h30 : La casse (93’)
Avec « la casse » c’est une période plus contemporaine qui voit l’abandon de tout un savoir-faire industriel. Les premiers plans sociaux sont enclenchés depuis le début des années 90. à partir de cette époque, l’effectif de la Manu, qui devient GIAT, passe de plus de 1 500 salariés à moins de 300 en 2004 lors de la création des trois entités (NEXTER, DET MAT et l’Imprimerie de la Défense). Ces témoignages renvoient à une époque révolue et pourtant pas si lointaine, où à Tulle, plus de 3 000 ouvriers issus à la fois de la Manu mais aussi de l’usine à draps, de La Marque, de Grande, de Maugein accordéons transitaient sur les coups de 7 h, puis de midi, puis de 19 h, échangeaient, militaient, s’haranguaient, faisaient vivre et vibrer tout un quartier, toute une ville, tout un pays. Il y eut bien des luttes, bien des drames et, aujourd’hui encore, beaucoup d’amertume.
mardi 26 novembre - 20h30 : En autarcie - Les métiers, les savoir-faire industriels (70’)
« La formation était d’une telle exigence que chacun d’entre nous, dans le métier qui était le sien, pouvait être le meilleur ». Fraiseur, rectifieur, canonnier, platineur, ouvrier sur machine à pointer... à chaque geste, prendre le temps de faire les choses « bien » que ce soit pour « percer à l’œil » ou pour « taper le micron » sur les machines de la plus haute précision. Le savoir-faire est tel que la Manu conçoit également les machines et outillages les plus performants qui permettent de réaliser ses fabrications. Mais la Manu c’était aussi une ville dans la ville où tous les métiers étaient présents : médecin, psychologue, horloger, graveur, forgeron, plâtrier peintre, menuisier, jardinier… et plus étonnant, dresseur de canon.
mardi 3 décembre - 20h30 : Fabriquer des armes (32’)
Si pour beaucoup d’entre eux, le travail était avant tout de la mécanique de haute précision certains se posent aujourd’hui la question de la finalité des objets manufacturés.
Pistes de diversification (58’)
La haute technicité de Tulle qui était un établissement de référence en mécanique aurait pu permettre le déploiement de nombreuses pistes de diversification, il y avait la matière grise et les machines pour cela. Il s’agissait… Seulement voilà.